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Crédit immobilier : le cautionnement bancaire sur la sellette

 

 

L’UFC-Que Choisir vient de publier un rapport dénonçant certaines pratiques liées au cautionnement bancaire. Son président, Alain Bazot parle déjà de scandale.

 

Les consommateurs privés de leur liberté

 

Au moment de souscrire un crédit immobilier, l’emprunteur est souvent tenu d’apporter une caution garantissant le paiement des échéances de prêt. Il fait alors appel à une société de cautionnement bancaire se substituant à lui en cas de défaut de paiement. Celle-ci se tourne ensuite vers l’emprunteur pour récupérer les sommes versées. Depuis une dizaine d’années, le cautionnement des crédits immobiliers est pourtant la garantie la plus utilisée. Elle devance l’inscription en privilège de prêteurs sur deniers ainsi que l’hypothèque. De plus en plus de clients choisissent d’ailleurs de faire appel aux acteurs du cautionnement pour bénéficier de leur prêt.

Récemment, l’UFC-Que Choisir a cependant révélé que les sociétés de garanties ne sont que des filiales d’établissements de prêt. Une partie du capital du Crédit Logement est par exemple détenu par le Crédit Agricole, BNP Paribas, LCL et la Société Générale. CAMCA est quant à lui détenu à 100 % par le groupe Crédit Agricole-LCL. Ainsi, les consommateurs sont dans la plupart des cas orientés vers des branches de leur banque sans le savoir. Ils ne disposent donc pas de liberté de choix étant donné qu’ils sont enfermés dans un système opaque impliquant les banques et leurs filiales.

 

Des écarts de coût importants

 

Outre l’orientation du client d’une filiale à l’autre, UFC-Que Choisir dénonce également les écarts de coût importants entre les acteurs du cautionnement bancaire. L’association révèle en effet que les tarifs appliqués par les filiales de banque sont 2,5 fois plus élevés que la moyenne du secteur. L’emprunteur ne peut toutefois profiter des offres plus avantageuses puisqu’on l’incite à souscrire auprès des branches des organismes de prêt. Si le marché favorisait la libre concurrence, le gain pour les clients représenterait cependant entre 210 et 270 millions d’euros chaque année selon l’UFC-Que Choisir.

La Fédération bancaire française s’est pour sa part défendue en arguant l’absence de critiques vis-à-vis du dispositif de la part des clients. Pour elle, la concurrence entre les banques en matière de crédit immobilier est bel et bien réelle. Chaque organisme est ainsi libre de proposer son offre tandis que les clients ont la possibilité de choisir leur établissement de prêt ainsi que leur garantie : cautionnement ou hypothèque. Pour autant, l’UFC-Que Choisir a d’ores et déjà fait appel à l’Autorité de la concurrence pour avis et mise en place de dispositions législatives. Son président, Alain Bazot, devrait même s’entretenir avec le ministre de l’Économie sur le sujet.