Immobilier : les jeunes emprunteurs peinent à accéder à la propriété

Les jeunes emprunteurs rencontrent de plus en plus de difficultés à devenir propriétaires immobiliers. Cette tendance est due à un niveau de revenus insuffisant et des changements opérés sur le PTZ+.

Un recul de l’effectif des jeunes souhaitant accéder à la propriété immobilière

Malgré des taux d’emprunt immobilier allégés de 28 points de base et s’établissant à des niveaux historiquement bas, les jeunes, c’est-à-dire les primo accédants, rencontrent aujourd’hui de nombreuses difficultés à accéder à la propriété. Les statistiques fournies par des courtiers immobiliers reconnus ont récemment révélé que le pourcentage d’emprunteurs âgés de moins de 35 ans ne cesse de reculer. En effet, si en 2009, ils étaient 52,4 % à devenir propriétaires immobiliers, en 2014, ils n’étaient que 44,8 %. Avec ce recul conséquent, les jeunes emprunteurs de moins de 35 ans ont contribué à la transformation notable du marché de l’immobilier en France.

Place aux emprunteurs de plus de 45 ans

Le recul de l’effectif des jeunes emprunteurs accédant à la propriété immobilière contribue à une transformation radicale des caractéristiques du marché immobilier actuel. En effet, ce sont les particuliers de plus de 35 ans – disposant d’un apport personnel assez conséquent et d’un niveau de revenus assez élevé – qui profitent de ce marché immobilier caractérisé par des taux d’emprunt historiquement bas. Toujours d’après ces statistiques, la part des emprunteurs de 35 à 45 ans désireux de devenir propriétaires immobiliers s’établissait à 29,2 % en 2009 pour atteindre 32,7 % en 2014. Celle des 45 à 55 ans est passée de 12,9 % à 15,6 % de 2009 à 2014. La métamorphose du marché immobilier affiche ainsi une éviction des ménages plus jeunes ayant des revenus modestes. Ils restent par conséquent dans le domaine du locatif social.

Des revenus qui stagnent

La difficulté des jeunes emprunteurs à devenir propriétaires immobiliers est également causée par des niveaux de revenus restant à un niveau stationnaire par rapport à ceux des autres catégories d’emprunteurs. En effet, il s’avère que les revenus moyens ont bénéficié d’une augmentation de 13,5 %, contre une hausse de 18,7 % pour les revenus aisés. Les ménages à revenus aisés pouvant fournir un apport personnel assez conséquent sont donc les principaux acteurs qui alimentent le marché actuel de l’immobilier.

Le rôle du PTZ+

Les nouvelles réformes apportées au Prêt à Taux Zéro Plus pénalisent également les jeunes emprunteurs qui souhaitent accéder à la propriété immobilière. En effet, le financement apporté par le PTZ+ de 2012, principalement axé sur l’investissement dans le neuf, leur servait de ticket d’entrée à la propriété immobilière. Aujourd’hui, cette aide financière est recentrée sur l’investissement dans l’ancien, tout particulièrement sur les logements anciens localisés en milieu rural qui doivent subir des travaux de rénovation énergétique conséquents.