Le niveau des taux est trop dangereux, estime Christian Noyer

Les taux de crédit sont arrivés à un point tellement bas qu’ils mettent en péril plusieurs points importants, notamment le prix de l’immobilier et le pouvoir d’achat immobilier des ménages, sans oublier la rentabilité future des banques.

Halte à toute forme de dumping, rappelle le gouverneur

Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer s’inquiète sur la situation des banques en France, notamment concernant les crédits immobiliers. En effet, il ne cesse de rappeler aux banques les dangers que présente la pratique du dumping. Pour rappel, le dumping est une pratique qui consiste à vendre un produit moins cher à l’étranger que sur le marché intérieur. Mais par extrapolation, le fait de brader les prix d’un produit ou d’un service par rapport à la concurrence peut être considéré comme une certaine forme de dumping. C’est la raison pour laquelle Christian Noyer a prévenu les institutions bancaires en France, qu’il passerait à l’action si ces dernières ne relevaient pas leurs tarifs de sitôt.

 

Une situation dangereuse pour l’immobilier et pour l’économie

Christian Noyer a bien rappelé aux banques que les taux qu’elles pratiquaient en France étaient les plus bas dans toute la zone euro, ce qui en fait les offres les plus bradées sur le marché européen. Il faut savoir en effet que les taux de crédit immobilier en France ont encore diminué au mois de mai pour s’établir à 2,85 %. D’après l’observatoire Crédit Logement/CSA, c’est la première fois que les taux de crédit descendent aussi bas depuis les années 40. Bien que les emprunteurs en sont ravis, le gouverneur de la BDF estime que cette situation n’est pas acceptable. En effet, cela risque de faire augmenter de manière mécanique les prix de la pierre en France. Un tel schéma serait pourtant fort dommageable pour les emprunteurs comme pour le marché ainsi que l’économie en général dans la mesure où la crise immobilière n’en serait qu’accentuée.

 

Les banques se mettent également en danger elles-mêmes

Outre les répercussions sur les prix de l’immobilier, les taux de crédit pratiqués actuellement par les banques sont également dangereux pour les banques elles-mêmes affirme Christian Noyer. Selon lui, les faibles marges gardées par les institutions bancaires sur les crédits immobiliers pourraient les mettre dans la difficulté vis-à-vis de leur bilan et remettre en question leur rentabilité future. Interpellée par l’AFP, la Banque de France n’a toutefois pas émis de commentaires à ce sujet. Il est également intéressant de rappeler par ailleurs que Christian Noyer est également le président de l’autorité de contrôle prudentiel et de résolution ou ACPR, qui fait office de gendarme dans le monde des banques en France.