Crédit immobilier : la baisse des taux prend-elle fin ?
Après 24 mois de baisse en continu, les taux de crédits immobiliers amorcent une remontée. Pour l’heure, cette hausse n’est toutefois pas encore significative et les Français pourront encore profiter pleinement de taux avantageux.
Une hausse confirmée
Annoncée depuis un certain temps, la hausse des taux des crédits immobiliers commence à prendre forme. Elle se dessine de manière significative dans les grilles tarifaires des établissements bancaires, notamment depuis fin mai 2015. Certes, il ne s’agit pas encore d’une hausse conséquente de l’ordre de 0,1 et 0,3 point néanmoins il faut s’attendre à ce qu’elle perdure.
Quelques explications à la hausse des taux
Trois facteurs permettent d’expliquer cette « légère » hausse. Il y a tout d’abord la reprise de l’activité. On assiste effectivement au redémarrage de l’économie dans l’Hexagone. Cette tendance est entre autres confortée par les données de l’INSEE qui annoncent l’augmentation du PIB de 0,6 %, sur la période de janvier à mars 2015. De leur côté, les principaux acteurs du marché immobilier confirment également le retour des acheteurs.
Cette hausse des taux d’intérêt s’explique également par le caractère saisonnier du secteur immobilier. Pour les établissements bancaires, les vacances d’été riment en effet avec toute une batterie de transactions. De nombreux clients font notamment une demande de renégociation de crédits durant cette période. La hausse se produit ainsi de manière automatique.
La France assiste également à un rebond significatif des taux des obligations souveraines à dix ans. Dernièrement, on a noté une variation entre 1,20 et 1,32 point, contre un taux à 0,35 point début avril 2015. Un effet domino se produit alors entre l’État, les banques et les acheteurs, trois acteurs qui devront tour à tour emprunter plus cher.
Qu’en est-il de la vraie réalité du marché immobilier en France ?
Malgré cette confirmation de la hausse des taux des crédits immobiliers, les observateurs se veulent encore rassurants. Ils avancent que les augmentations observées dans les grilles tarifaires des établissements de prêt ne sont pas encore synonymes d’une réelle hausse des taux. De plus, le rachat d’actifs opéré par la BCE à hauteur de 60 milliards d’euros par mois suffit à faire stagner la tendance.
Soucieuses de fidéliser leurs clients, les banques se permettent encore de négocier les taux. D’autant que pour le moment et pour les mois à venir, elles sont encore certaines que cette hausse n’aura pas trop d’impact sur leurs bénéfices issus des transactions immobilières.
Il n’y a donc pas lieu de s’affoler. Les Français pourront encore emprunter à des taux avantageux, au moins jusqu’à fin 2015. Notons également que selon les données Crédit Logement/CSA, les taux moyens ont connu en avril 2015 une baisse significative à 2,03 % en moyenne.
